Soleil Vert cycle #3 : le zéro-déchet

J’avais commencé mes chroniques Soleil Vert en parlant de déchets et je vous avais dit, à l’époque, qu’il y avait pleins de moyens pour réduire la quantité de déchets qu’on produit.
Il y a même des gens qui se lancent carrément dans un défi de vie : ne plus produire de déchets, ou alors 1L par an maximum. On les appelles les zéro-déchets !
(Pour plus de détails, vous pouvez consulter les sites de
 Béa Johnson (la « papesse » du zéro-déchet, une française installée aux Etats-Unis) et de la famille (presque) zéro déchet également.)

Comme d’habitude, cliquez sur les titres pour accéder au podcast !

Le concept

Le zéro déchet, ça demande des ajustements assez importants mais quand on sait que le français moyen produit presque 600 kg de déchets par an, ça laisse de la marge entre les deux !
Être zéro-déchet, ça ne veut pas dire ne plus rien consommer et ne plus rien jeter, non, l’idée c’est surtout de réduire les déchets non ou peu recyclables ou compostables. Et ces déchets, il y en a plein !

Déjà, il y a tout ce qui est électronique. Pour ça, on ne jette pas dans la poubelle normale hein : on répare, on donne, on revend, on met au recyclage.
Il y a de plus en plus d’endroits où on donne une deuxième vie à nos radios, nos amplis, nos enceintes…
Tant qu’on y est, on peut essayer d’acheter d’occasion, ça évite de consommer de nouvelles ressources pour fabriquer des objets neufs.
Mais bon, on change peu souvent de radio ou de téléphone normalement.

Dans la vie de tous les jours aussi, il y a des petits changements faciles à faire pour éviter certains déchets :

  • prendre un gourde plutôt qu’une bouteille en plastique qui se périme,
  • avoir son mug au travail plutôt que de prendre un gobelet à la machine qu’on va jeter,
  • utiliser une serviette en tissu tellement vintage plutôt qu’un essuie-tout en papier,
  • utiliser des sacs en tissus ou plastique réutilisables au supermarché plutôt que des sacs jetables, qui sont de toutes façons interdits maintenant, sauf s’ils sont compostables,
  • changer ses ampoules à filament ou fluo-compact pour des ampoules à led (diodes électroluminescentes) qui durent bien plus longtemps,
  • mettre un autocollant STOP PUB sur sa boîte aux lettres pour éviter d’avoir à jeter tous ces catalogues de Noël si souvent sexistes,
  • ne pas imprimer les e-mails (c’est pas pour rien qu’on peut archiver les mails, sur internet ou sur son ordinateur),
  • préférer les formats familiaux aux produits emballés séparément, ça fait moins de déchet un gros sac plutôt que 25 petits,
  • passer aux piles rechargeables, ça évite des déchets super polluants en plus,
  • garder les bocaux en verre, les boîtes à chaussures aussi, …

Tout ça ce sont des petites habitudes plutôt faciles à changer finalement, et que beaucoup d’entre nous ont déjà adoptées. Et en plus si vous avez, comme moi, grandi dans une famille où on ne jette rien (même pas les rouleaux de papier toilette), ça ne sera pas révolutionnaire comme changement !

Ce dont je vais vous parler par la suite, ce sont des changements un peu plus difficiles à mettre en place, parce que ça peut gêner, choquer, ça peut demander un investissement d’argent ou de temps qui paraît trop important au premier abord, ça peut demander de changer ses habitudes de courses et on n’aime pas forcément changer son jour ou son lieu de ravitaillement…
Des choses qui demandent des ajustements plus importants donc.

Je vais vous présenter dess alternatives, après vous ferez bien ce que vous voulez !
Et si une personne aussi flemmarde qui moi a réussi à se mettre au vélo, tout est possible !

Le vrac

Un des déchets les plus nuls, ce sont les emballages.
Déjà, c’est souvent en plastique, et le plastique c’est pas tip top : certains ne se recyclent pas du tout et souvent ça ne se recycle qu’une fois.
Et en plus, il nous arrive souvent de le jeter, l’emballage, à peine arrivés à la maison après les courses. Ce n’est donc vraiment pas durable.

Alors les zéro-déchets, là-dessus, ils ont trouvé une alternative : pas d’emballage du tout = le vrac !

Quand on achète en vrac, on amène nos propres emballages, qui sont réutilisables (encore un de 4R dont on avait parlé) : des bouteilles, des bocaux, des boîtes, des sacs en tissu, …

Le vrac c’est donc un geste très durable, mais il faut quand même faire un peu attention.
Il paraît que dans certains supermarchés, ils remplissent les grands distributeurs de trucs en vrac avec des petits sacs qu’ils vident dedans : ils vident des sacs de 1kg de farine dans un grand bac et après les gens se servent de farine dans leur pot… Bref. , un peu absurde…

Pour éviter ça, le plus sûr est de se rendre dans des magasins pour qui le vrac n’est pas juste une façon de répondre à un mode, mais un vrai choix écologique. A priori, dans les coopératives biologiques et les petits magasins spécialisés dans le vrac (comme Ô Bocal et Day by Day à Nantes), on doit être bon.
Et donc ça implique qu’on change un peu notre façon de faire les courses. 
Ce n’est pas forcément évident mais ça se tente.

On peut acheter quasiment tout en vrac.
Il y a des produits pour lesquels c’est plutôt simple dans le principe : les farines, les huiles, les sucres, les gâteaux… On amène son pot, sa bouteille ou sa boite et on la remplit.
Tant qu’à faire, on peut aussi choisir nos pots de façon raisonnée : en réutilisant des contenants qu’on a déjà et en évitant au mieux le plastique.

Ça marche aussi pour les produits d’entretien de la maison : la lessive, le liquide vaisselle, le nettoyant multi-usages, …

Pour d’autres produits, il faudra peut-être aller voir du côté du marché, directement auprès des producteurs : pour le lait, la crème, la viande.

Pour les fruits et légumes on a plutôt l’habitude de remplir un sac. L’alternative zéro-déchet là c’est d’utiliser des sacs en tissu. On en trouve un peu partout sur internet, dans les boutiques sus-mentionnées et on peut aussi se les faire assez facilement avec une machine à coudre.

Il y a d’autres produits pour lesquels c’est plus complexe, par exemple les jus de fruits, ou les pizzas à emporter. Mais bon, déjà si on évite les emballages de certains produits, ça sera un début !

Alors, les produits en vrac sont en général vendus au poids.
Donc on fait peser nos contenants ou on donne le poids qu’ils font. Certains contenants à vrac sont même vendus avec le poids inscrit sur l’étiquette.
Ensuite, on les remplit, on les fait peser et on paie.
Bon, c’est sûr, se balader avec tous nos bocaux dans un sac c’est un peu encombrant. Mais on peut commencer par certains produits qu’on achète pas trop souvent déjà, ça sera toujours ça de pris.

Ce qui est intéressant, c’est que ça se développe en dehors des endroits spécialisés.

Il faut le savoir, la loi n’impose pas au boucher par exemple de vous vendre sa viande dans son emballage à lui. Il peut refuser d’utiliser votre emballage s’il juge qu’il est souillé ou pas réutilisable mais rien ne l’y oblige.
Donc on peut tenter : on demande poliment et on explique la démarche par exemple. Comme ça, du même coup, on sensibilise !

Les produits solides

Pour ce thème, je vous renvoie à mon billet sur les produits solides déjà publié, et à la vidéo des Hommes propres sur le savon solide.

Les produits lavables

Un déchet courant, qui prend beaucoup de place, et qui, quand on y réfléchit, est assez bête, ce sont les cotons démaquillants.
On en consomme une quantité astronomique, ils ne sont pas recyclables et ils sont issus d’une production de coton pas toujours très clean.
Un des premiers trucs que j’ai fait quand j’ai commencé à penser zéro-déchet (j’en parlais ici), avant même de passer aux produits solides (le temps de finir ceux que j’avais en bouteilles) c’est me faire des cotons démaquillants à partir d’un vieux pyjama.
Si vous n’avez pas de machine à coudre sous la main, on en trouve des très bien à vendre, notamment dans les boutiques en vrac.

Passons à présent à un sujet super glamour : les règles ! Ce moment du mois pas toujours très confort pour nous, les femmes en âge de procréer comme on dit.

Donc, pour “recueillir” ce flux sanguin que sont les règles, et mener une vie normale pendant ce temps là, on utilise diverses protections hygiéniques.
Les traditionnelles ce sont les serviettes et les tampons hygiéniquesOn en consomme donc BEAUCOUP et ils ne sont évidemment ni recyclables ni compostables.
Et ouais, il n’y a pas que du coton dedans en fait… Dans les serviettes il y a des cristaux absorbants par exemple, bien chimiques comme tout. Les tampons, eux, sont blanchis au chlore, et ça produit de la dioxine, qui est plutôt pas mal toxique.
Et puis la culture du coton conventionnelle est loin d’être la plus durable et la moins polluante.

Donc, potentiellement, on se colle des pesticides, de la dioxine et autres directement dans le vagin ou sur la vulve. SUPER.

Mais pas de panique, les zéro-déchets ont une solution : les protections hygiéniques lavables !
On en trouve pas mal dans les boutiques bio ou sur internet, on peut aussi se les faire soi-même. Elles sont souvent en coton biologique ou en bambou et certifiés Oeko-tex, donc garantis sans produits toxiques pour l’environnement et le corps.
Alors ok c’est pas suuuuper sexy, même si en trouve des jolies.

Mais ce n’est pas la seule solution zéro-déchet pour les règles, et je vais enfin pouvoir vous parlez de mon alternative zéro-déchet pour fille préférée : la coupe menstruelle !
J’ai découvert ça il y a quelques années, avant même de m’intéresser au zéro-déchet.

Donc, la coupe, c’est un petit récipient en silicone médical ou en latex, que l’on met directement dans le vagin, que l’on vide régulièrement (on la garde 12h maxi).

Passons tout de suite les inconvénients : ça demande un peu de pratique pour la mettre et l’enlever, et bon, il ne faut pas avoir peur de voir un peu de sang et de mettre ses doigts dans son dedans.

Les avantages maintenant :

  • c’est économique

Comptez entre 15 et 30 euros à l’achat. Et hop on est partie pour 10 ans, au moins. À comparer à un paquet de tampons à genre 3-4 euros par mois (enfin je sais pas vous mais moi j’utilisais toujours genre 1 paquet ¼, relou)… Bref, en 1 an c’est rentabilisé.

  • c’est écologique

Bah oui quand même, c’est réutilisable, donc plus de déchets à la poubelle ! On la rince quand on la change, on la stérilise 5-10 min à l’eau bouillante une fois par cycle et c’est bon.
Ah oui du coup, un inconvénient que j’avais oublié : il faut négocier avec les gens avec qui vous vivez par rapport à la casserole que vous utilisez pour la stériliser. Mais bon, en vrai la coupe elle n’est pas plus sale que vos mains, voire même plus propre vu que le vagin est auto-nettoyant.

  • c’est pratique

On peut la garder jusqu’à 12h, voire un peu plus. Donc si tout va bien, tu la changes au réveil et en rentrant du boulot et c’est bon. Bien sûr ça dépend de chacune hein.

  • c’est adaptable

Il existe plusieurs tailles, selon le flux ou si on a eu un enfant qui est passé par là.
Et faut pas avoir peur qu’elle déborde hein, on perd entre 50 et 150 mL de sang sur 3 à 6 jours, donc ça fait entre 8 et 50 mL par jour, c’est pas grand chose, à peine un petit verre (pour rappel, un verre de vin c’est genre 150 mL).

  • c’est confortable

Si on l’a bien mise, on ne la sent pas du tout et pas de fuite ! Selon le modèle il n’y a pratiquement rien ou rien du tout qui dépasse. Et ça n’absorbe pas, donc ça n’assèche pas !

En résumé : la coupe menstruelle c’est merveilleux.
Si je ne vous ai pas convaincu, allez donc voir ces 2 vidéos de Sophie Riche pour Mademoizelle.com, elle aborde encore d’autres bonnes raisons de passer à la coupe : Pourquoi passer à la coupe et la plus récente et technique Comment ne pas s’en foutre plein les doigts en vidant sa coupe.

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