Suite et fin de ma chronique Pourquoi je mange bio ? Après les engrais chimiques la semaine dernière, je vous parle des produits phytosanitaires.
L’autre truc qui me gène dans l’agriculture conventionnelle, ce sont les produits phytosanitaires.
Dans phytosanitaire on a phyto, les plantes, et sanitaire, soigner.
Ça sonne bien comme ça, mais en fait ça regroupe surtout les pesticides et les herbicides.
Comme dans homicide, fongicide, spermicide, on entend bien le suffixe latin -cide, qui veut dire tuer.
Et puis il y a pest. S’il s’agissait seulement de se débarrasser de la peste ça m’irait hein, je ne suis pas sadique. Mais là, pest, ça désigne ce qui gêne, soit ici les parasites : les insectes (comme le criquet), les champignons (comme pour le mildiou), les bactéries (comme certaines galles). Oh bah tiens, on retrouve nos amis du sol de la semaine dernière !
Plusieurs choses m’embêtent avec ces traitements.
D’une part, il y a le risque que les parasites s’y habituent, et c’est déjà arrivé ! Les petites bêtes comme ça, surtout les bactéries, ont une capacité à se reproduire de malade ! Ça peut aller très très très vite. Alors elles sont super fortes pour s’adapter.
Donc à force, on doit toujours trouver des nouveaux produits, et en mettre plus… Bref, ça coûte cher et c’est fatiguant.
D’autre part, ces produits là, sont aussi fabriqués avec du pétrole (encore une fois, je ne sais pas comment, c’est fou tout ce qu’on peut faire avec du pétrole !). Je ne vous la refais pas : le pétrole c’est mal.
Et enfin, et surtout, ces produits sont faits pour tuer, c’est dans leur nom (pas phytosanitaire qui fait penser à un hôpital où on sauve des gens hein, pesticide, celui-là de nom). Et pour tuer, ces produits utilisent parfois des méthodes qui peuvent être plutôt dangereuses pour les animaux qui sont autour et qui n’ont rien demandé, qui n’étaient pas des nuisances : les abeilles (je vous rappelle que si elles disparaissent nous n’en avons plus pour longtemps – je pourrais vous expliquer ça rapidement une autre fois), les oiseaux, les petits animaux trop mignons, et puis, accessoirement les humains ! Mais oui, les agricultrices et les agriculteurs.
Tout le monde n’est pas encore super d’accord sur ce point, mais ce n’est pas très étonnant vu le poids économique des industries pétrochimiques qui font les pesticides. Si vous avez besoin d’êtres plus informés là-dessus, je vous conseille les films de Marie-Monique Robin, notamment Notre poison quotidien, qui date de 2010. Personnellement je n’ai pas encore réussi à le regarder en entier parce que je trouve ça trop triste, mais c’est très important.
Pour les herbicides, c’est un peu le même topo.
Mêmes origines, mêmes problèmes de résistances, même capacité à tuer tout même ce qui ne gênait pas.
Et en plus on commence à se rendre compte que tous les résidus qu’on trouve dans nos aliments ou dans notre coton par exemple, pourraient être dangereux pour nous. Sans déconner ?
En alternative à ces méthodes phytosanitaires, l’agriculture biologique propose d’autres choses : utiliser des variétés plus résistantes, faire tourner les cultures, utiliser des traitements plus « naturels », la lutte biologique.
Personnellement, j’adore la lutte biologique. Ça repose sur le principe même d’un écosystème naturel : la compétition et l’entraide. En jouant sur les besoins en nourriture et en espace, sur les vitesses de développement de différents végétaux ou animaux, on évite d’être embêté.
Vous devez connaître le principe : les coccinelles contre les pucerons ou alors semer 2 choses en même temps, l’une se développe en premier, empêchant les herbes indésirables de s’installer. Enfin il y a plein de méthodes !
L’alternative que l’agriculture biologique n’a pas choisi, ce sont les OGMs, mais je vous expliquerai une autre fois pourquoi je ne les aime pas.
En résumé, en agriculture biologique, on ne tue pas la terre, pas les agriculteurs et pas les êtres vivants qui ne nous ont rien demandé. Et en bonus, ça ne m’empoisonne pas non plus ! Bilan plutôt positif n’est-ce pas ?
Et on peut aussi rajouter que ça encourage les semences paysannes, les variétés anciennes trop belles, drôles, goûteuses, les circuits courts, les animaux qui courent …
Ah bah oui, il faudra que je vous parle aussi de l’élevage et de l’effet que ça me fait de voir des cochons dehors, qui courent, qui bronzent… Mais j’y reviendrai une autre fois.
Alors bien sûr, manger bio, ça demande des efforts : c’est parfois un peu plus cher, il ne faut pas tout gâcher en prenant du bio qui vient de l’autre bout de la planète et qui va consommer du pétrole économisé en n’utilisant pas d’engrais et de produits phytosanitaires, il faut se renseigner sur les endroits où on peut en trouver.
Mais je pense sincèrement que ça vaut la peine, pour assurer la survie de la terre, des végétaux, des gens qui en font des aliments et puis la notre aussi.
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